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De la France au Québec pour devenir infirmière


Anne Lecerf


Santé, assistance et soins infirmiers
Centre de formation professionnelle des métiers de la santé
Montréal

Dans le cadre d’une reconversion professionnelle, Anne Lecerf a suivi la formation professionnelle pour devenir infirmière auxiliaire et entreprendre une carrière en santé au Québec. Elle se dit enchantée par ce nouveau défi relevé à des milliers de kilomètres de sa France natale. Elle nous raconte.

 

Anne Lecerf est née à l’Aigle, en Normandie. Elle a obtenu une licence professionnelle en tourisme avant de travailler pour un village vacances pendant quelques années. En parallèle, la jeune femme intervient pour la Croix-Rouge française en tant que secouriste.

Voyage et réflexion

À 23 ans, Anne ose ce dont bien des jeunes rêvent et part en Australie et en Nouvelle-Zélande. Ce périple formateur qui s’étire sur une année sera l’occasion de découvertes et aussi de réflexion. « J’avais envie de me réorienter et d’étudier en santé, se souvient-elle, mais je ne me voyais pas infirmière, c’était trop de responsabilités. »

Hasard de la vie?

Pendant qu’Anne surfe sur Internet, avec l’idée de visiter le Canada, elle tombe sur le site de Québec métiers d’avenir (QMA) : « Je découvre le cours pour devenir infirmière auxiliaire, ce que nous n’avons pas en France, et je constate comment la formation professionnelle peut être une bonne passerelle pour immigrer au Canada. » L’idée la séduit et elle entreprend avec enthousiasme les démarches afin d’être admise en Santé, assistance et soins infirmiers (SASI) au Centre de formation professionnelle des métiers de la santé de Kirkland. Elle sait déjà que le réseau de la santé québécois a des besoins criants en main-d’œuvre.

« Avec Québec métiers d’avenir, j’ai eu accès à une personne-ressource du début à la fin de mon projet. On m’a mise en contact avec les bonnes personnes dans les centres  de formation, on m’a aidé avec le processus d’immigration, les papiers, le budget, les choses à penser avant de partir. J’ai pu poser toutes mes questions et obtenir des réponses claires »

Arrivée en temps de pandémie

Pour financer son projet, Anne pige dans ses économies. Comme elle arrive en pleine pandémie de COVID-19, elle doit fournir un plan de quarantaine. Elle loge d’abord chez un ami installé à Montréal. Malgré le contexte très particulier de la pandémie, elle est ravie de l’accueil reçu et entrevoit sa nouvelle vie au Québec avec enthousiasme.

Le goût du Québec

Avec un taux de chômage au plus bas, une vie culturelle effervescente et de grands espaces verts, le Québec nourrit les rêves des jeunes Français qui sont toujours aussi nombreux à venir s’installer chez nous en quête d’un meilleur avenir professionnel. Mais ce n’est pas que le travail qui fait pencher la balance : « C’est une question d’ouverture d’esprit. La société québécoise donne sa chance à tout le monde, on y retrouve des gens de toutes les origines, on peut s’y habiller comme on veut, être qui on veut, c’est une forme de liberté, note Anne. Vivre ma sexualité comme je le désire, sans subir d’homophobie, sans crainte, c’est aussi une des raisons de ma venue au Québec. »

La formation « SASI »

« La formation a été complète et intensive. Il y a beaucoup à apprendre pendant ces 18 mois. Le corps humain, ses organes, ses différents systèmes, tout est passionnant! En marge de la formation, j’ai aimé côtoyer différentes cultures à Montréal, les enseignants de différentes nationalités, ce fut une période de ma vie très enrichissante. »

 

Les stages : essentiels

Lors de son premier stage, Anne se retrouve en CHSLD  : « Je ne m’étais encore jamais occupé de quelqu’un, c’était un nouveau monde pour moi, très stressant, mais une belle façon d’entrer pour vrai dans le quotidien d’une infirmière auxiliaire. Cela demande beaucoup d’ouverture d’esprit et d’écoute, de disponibilité. » En tout, la jeune femme effectue six stages. Cela lui donne un bel aperçu du métier.

L’entrée dans la profession

Après l’obtention de son diplôme, en septembre 2022, elle décide d’explorer les secteurs plus spécialisés, et se retrouve aux urgences de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont : « Cette période m’a permis de voir ce qui m’intéressait davantage, et de gagner en expérience en préparant l’examen de l’ordre, que j’ai réussi en décembre de la même année. »

Le choc des réalités

Entre la formation pédagogique, les stages, et les débuts dans la profession, la plupart des nouvelles infirmières et des nouveaux infirmiers vivent un véritable choc des réalités. « C’est une claque intense, dit Anne. La formation ne m’a pas préparé aux patients agressifs, aux collègues épuisés, aux chefs dépassés… En même temps, les systèmes de santé sont en crise dans bien des pays. Il y a trop de patients et pas assez de gens pour les soigner. Heureusement, j’aime le challenge, j’aime l’adrénaline et j’aime me sentir utile en aidant là où il y a le plus de besoins. C’est un métier gratifiant. »

Le métier en bref

Les infirmiers auxiliaires et les infirmières auxiliaires contrôlent les signes vitaux, veillent à l’alimentation, administrent les médications, changent les pansements et apportent du réconfort. « En bref, on voit au bien-être des patients, » résume Anne. Dans un hôpital, elles peuvent également avoir pour tâches de donner des soins personnels avant et après les interventions chirurgicales et de nettoyer et stériliser la salle d’opération et ses instruments. « Un emploi comme infirmier ou infirmière auxiliaire demande une excellente condition physique, une bonne capacité d’écoute, le sens de l’initiative et un bon jugement. », commente-t-elle.

Trouver sa place

Cette année, Anne Lecerf devrait intégrer le département de pédiatrie de l’hôpital de Montréal pour enfants « J’aime les enfants et je suis capable de gérer les parents. C’est une approche différente. Il y a beaucoup de vulnérabilité, mais cela me convient. »

Dans les prochaines années, elle désire demeurer au Québec; d’ailleurs, elle pense déjà à faire sa demande de résidence permanente. Elle envisage d’aller vivre l’expérience du Grand Nord : « Cela m’apparaît aussi intense qu’intéressant. » et elle s’investit de nouveau comme secouriste bénévole de premiers soins avec l’Ambulance Saint-Jean lors d’événements sportifs ou culturels tenus au Centre Bell.

Le regard de l’employeur

Selon Catherine Bouchard, superviseure à l’Hôpital de Montréal pour enfants ces dernières années, nous n’avons pas accueilli de nouveaux employés venant de l’étranger, ce que je trouve dommage, et je suis contente que nous ayons accueilli Anne. Elle apporte une autre vision, d’autres façons de faire, c’est enrichissant pour notre équipe. Elle est optimiste, pleine d’initiative. Je considère qu’elle a été bien formée.

L’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) prodigue des soins aux nourrissons, aux enfants et aux adolescents. Chaque année, des dizaines de milliers d’enfants et de familles des quatre coins du Québec et d’ailleurs sont accueillis par les professionnels de la santé de l’HME.

Et quel est son bilan?

« S’établir dans un nouveau pays, c’est d’abord une expérience d’adaptation. C’est préférable de partir sans a priori, et d’oublier les stéréotypes, répond-elle avec philosophie. Face aux nouvelles situations, aux nouvelles personnes, le mieux demeure d’être toujours soi-même, tout simplement. »

 

La série Formés au Québec : destination réussite est une initiative conjointe de Québec métiers d’avenir et l’Inforoute FPT afin de faire rayonner les programmes de formation professionnelle d’ici et de valoriser les parcours de personne ayant choisi le Québec comme destination.

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