Gabriel est un jeune français de 28 ans, qui a décidé de se lancer dans une formation en photographie au centre de formation professionnelle (CFP) Lachine de Montréal après avoir commencé son parcours en sciences. Ce témoignage a été capté à la fin du second jour des Olympiades canadiennes des métiers et des technologies 2024, pour lesquelles il représentait le Québec.
Ton parcours
« Je viens de la Réunion, j’y ai passé mon Bac à 16 ans, puis je suis parti à Paris pour suivre des études en biologie et en sciences agronomiques. J’aimais ça, j’ai eu le travail que je voulais, le Dream job au ministère de l’agriculture, mais un jour je me suis dit : « Ok, c’est pas vraiment ce que je veux faire ».
J’ai donc fait une année de césure en Nouvelle-Zélande, pour prendre du recul.
Puis pendant la pandémie, je me suis posé, j’ai réfléchi à ce que je voulais vraiment faire. Et je me suis dit que c’était l’occasion de m’orienter vers quelque chose relié à l’art, car jusque-là je n’avais fait que de la science, et je m’étais un peu empêché de faire de l’art, car on attendait de moi que j’aie un métier plus classique. Mais la photographie me passionnait depuis longtemps, dans mes voyages je prenais des photos tout le temps …
C’est là que j’ai découvert Québec métiers d’avenir.
Avec mon copain, on pensait déjà à rejoindre Montréal, donc la formation professionnelle au Québec était parfaite pour moi, car ça réunissait tout. En plus, ayant déjà fait de longues études, je ne voulais pas recommencer à zéro avec des matières générales très théoriques. Là, on t’apprend vraiment le métier !
Ta formation
Désormais, j’arrive à la fin de ma formation, et avec les Olympiades, je me rends compte de tout ce que j’ai appris. Il y a un an et demi, je ne connaissais presque rien à la photographie, j’avais le niveau de monsieur tout le monde avec un smartphone. Mais grâce à la formation professionnelle au CFP Lachine, j’ai acquis toutes les compétences nécessaires au métier. Que ce soit la théorie pour la composition et la réflexion de notre photo, toute la technique pour la prendre, mais également le post-traitement pour la rendre livrable. Même la partie « gestion d’entreprise », avec la recherche de clients, la facturation, la comptabilité, etc.
Au niveau du matériel, je n’ai pas encore investi dans un appareil, mais le centre a tout ce dont on a besoin pour apprendre. On s’est formé sur du matériel très récent et performant, des studios dédiés, pour nous mettre dans les meilleures conditions. Et c’est ce que l’on retrouve en stage ou en entreprise ! »
Les Olympiades
« Pour les Olympiades, c’était en plusieurs étapes. J’avais un projet préliminaire, que je devais photographier avant la compétition, et le présenter dès mon arrivée. Puis nous avions le programme des épreuves, mais ce n’est que le jour même où on nous a présenté les thèmes ainsi que des objets mystères, comme un cookie & une boîte en métal, qui devaient entrer dans les compositions. Cette année, nous avions beaucoup de photojournalisme. Nous avons donc dû sortir de notre zone de compétition pour aller prendre en photos les épreuves des autres métiers, comme pour faire un reportage. C’était vraiment super.
Pour la notation, la photographie c’est un peu compliqué, car il y a des critères, comme les dimensions, qui doivent être exacts, mais il y a aussi une partie plus subjective, où plusieurs juges s’expriment.
La première journée était assez stressante; découvrir l’endroit, faire le photo reportage, avec des dates de rendu très serrées. J’avais l’impression d’un peu courir partout et de pas avoir le temps.
Puis la deuxième journée, j’ai pris un peu plus de distance et je me suis dit : « je viens, je suis là, j’ai cette opportunité de faire ça, je vais en profiter, je vais m’amuser. » Et j’avais moins de pression, j’étais plus relax, et ça s’est bien passé. J’ai eu des bons retours des juges, qui nous ont encadré et qui ont pris le temps à la fin, pour ceux qui le voulaient, de nous faire des commentaires sur ce qu’on a fait, comment s’améliorer… Et c’est vraiment chouette, parce qu’en photo, c’est difficile d’avoir du recul sur ses propres photos et de se dire : « est-ce que c’est bien fait ou mal fait ? ». Quand on est à l’école, on finit souvent par avoir des retours des mêmes personnes, nos enseignants.
Ici, les juges sont aussi des personnes du métier, et ça nous donne d’autres perspectives et un avis extérieur, c’est ça qui est bien.
Ton avenir
« Je ne sais pas exactement, les choses peuvent changer. Mais j’aimerais bien me lancer en photo ici, car la formation nous prépare à ça. Donc j’aimerais bien profiter de cet élan, des contacts qu’on s’est fait avec les stages, de mon deuxième stage qui arrive, puis du permis de travail postdiplôme pour me lancer sur le marché du travail.
Et je verrai par la suite si ça prend ou pas. Car le métier de photographe, c’est du travail indépendant, sans réelle stabilité au début, il faut trouver ses clients, ça marche beaucoup par le réseau, le bouche à oreille, donc ça prend du temps.
Donc une médaille aux Olympiades serait une belle reconnaissance, et c’est important en tant que photographe. »
Finalement, Gabriel a eu la médaille d’or aux Olympiades canadiennes des métiers et des technologies 2024. Une première étape encourageante !
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