Linda Cano, mariée, 43 ans, native du sud de la France, est venue s’installer au Québec dans la région de l’Estrie. Au centre de son projet d’immigration : une reconversion professionnelle, facilitée par un retour à l’école. Son diplôme en secrétariat lui a ouvert les portes d’une passionnante carrière dans un journal local. Récit.
Linda Cano est née en 1978, à Perpignan, une ville du sud de la France, près de la côte méditerranéenne et de la frontière avec l’Espagne. Après l’obtention du baccalauréat sanctionnant la fin des études secondaires générales en France, et une année d’études en Droit qu’elle a abandonné, faute d’intérêt, Linda a travaillé dans le commerce en tant que responsable de rayon et assistante de direction en magasin. Avant de quitter la France, elle comptait vingt ans d’expérience professionnelle et elle était assistante de direction en agence immobilière.
Ce qui la motivé à venir au Québec
Le frère de Linda est venu s’installer au Québec il y a huit ans. Il a un peu ouvert la porte: « Nous sommes venus le visiter et nous avons eu un grand coup de cœur, raconte-t-elle, et l’idée de vivre une vie ici a commencé à germer dans notre esprit.
Un désir commun, simultané. » Mais comme le dit si bien Linda, un nouveau pays, c’est toujours merveilleux. Pour s’assurer de ne pas agir sur un coup de tête, le couple est revenu un an plus tard. La magie opère encore. « Cela correspondait aussi à une période charnière de notre vie, au passage de la quarantaine, un questionnement sur le reste de notre vie. On a laissé l’idée mûrir. »
La préparation du départ
Le permis d’études a été la porte d’entrée choisie par Linda pour faciliter l’immigration de son couple au Canada : « Le permis d’études nous a ouvert la porte sur le territoire, mais ce n’était pas un pis-aller, j’avais une réelle motivation à ce retour aux études. C’est important, car c’est difficile de faire le pas, de tout laisser derrière soi et les études, c’est beaucoup de travail. »
S’installer en région
Linda et son mari ont choisi de s’établir à Granby, une ville située dans la MRC de La Haute-Yamaska en Estrie. « C’est l’endroit où vit mon frère, ce n’est pas une grande ville, mais on y trouve tout ce dont on a besoin, et ce, à proximité de la nature, c’est ce que nous souhaitions : prendre le temps de vivre. »
Linda et son mari se sont initiés à la conduite hivernale, entre autres : « Après trois hivers, on peut dire que nous sommes habitués. En outre, nous adorons les paysages. Les week-ends, on en profite pour découvrir des coins de pays. » Pour s’intégrer, Linda croit qu’il faut rester soi-même, sans se lancer dans le jeu de la comparaison, et faire preuve de bienveillance. « Les gens sont gentils et serviables. »
Québec Métiers d’avenir
Si Linda a pu réaliser son rêve de venir passer la deuxième partie de sa vie au Québec, c’est aussi grâce à Québec Métiers d’Avenir, un service d’accompagnement clé en main créé par Éducation internationale pour les personnes qui souhaitent s’inscrire en formation professionnelle au Québec et qu’elle a découvert sur le Net.
« C’est une organisation sérieuse. Que ce soit dans le choix de la formation, la région d’études, le centre de formation ou les démarches d’inscription et les démarches administratives, les conseillers ont réponse à toutes les questions. » La possibilité de venir vivre au Québec et de faire une mise à niveau de ses compétences professionnelles et personnelles, en lien avec l’apprentissage donné dans un centre de formation, ont convaincu Linda : « Je recommanderais QMA à 150%. »
Le DEP en secrétariat
Pour Linda Cano, la formation en secrétariat s’est imposée comme une évidence : « C’était la formation qui me correspondait le plus, au vu de mon expérience professionnelle en France. Après quatre ans en agence immobilière, j’avais de bonnes bases, mais il me manquait certaines compétences et le DEP m’apparaissait comme un bon complément. »
Le programme de secrétariat du CRIF d’une durée 1 485 heures est offert en enseignement individualisé et les cours sont dispensés dans un contexte classe-bureau de jour ou de soir, avec des évaluations en fin de modules. Ce mode d’enseignement est intéressant puisqu’il permet de développer son autonomie et de respecter à son rythme. « Cette façon de travailler se rapproche énormément du monde du travail avec des horaires à respecter, fait valoir Linda. J’ai aimé l’organisation des cours qui se complètent les uns avec les autres. La proximité avec les formatrices, mais aussi l’autonomie dans l’apprentissage. Nous avions toujours l’impression d’être considérés comme des adultes. »
Des efforts qui paient
Reprendre le chemin de l’école après vingt ans demande une bonne dose de courage. « Mon défi a été de me replonger dans l’anglais écrit et oral. Ma formatrice m’a beaucoup soutenue. J’avais un objectif en tête : obtenir mon DEP afin de rester au Québec. J’ai découvert des logiciels et des taches créatives. Sans minimiser mes efforts, je peux dire que chaque jour, j’allais en classe avec plaisir! »
Dans son groupe, Linda rencontre des gens de tous les âges, de tous les milieux, et elle s’intègre aisément. Après une partie de la formation en virtuel -confinement pandémique oblige! – elle complète sa formation par un stage dans une entreprise qui propose des solutions écologiques, toujours en mode virtuel : « Tout le monde a dû s’adapter, » commente-t-elle, résiliente.
Une carrière dans la presse écrite
Linda a trouvé un emploi au Granby Express : « Je suis coordinatrice à la maquette. Je place les publicités dans l’hebdomadaire à l’aide de logiciels de facturation et de mise en page et je m’assure de l’approbation des clients. Je soutiens l’équipe de représentants et fais le trait d’union avec les clients, les graphistes et les infographistes. » Dans le cadre de son travail, il y a de la correction de texte, beaucoup de communications avec les différents intervenants et un volet créatif, lorsqu’elle peut suggérer des idées visuelles pour la publicité d’un client, en collaboration avec ses collègues. « Mon travail nécessite de l’organisation, de l’entregent et une facilité pour le travail d’équipe. C’est un métier que je ne connaissais pas et que j’adore! »
Réussir son projet de reconversion professionnelle
Selon Linda, la clé de la réussite pour un projet d’immigration tient dans la motivation : « Il est nécessaire d’être assidue, organisée, d’être capable d’aller chercher les informations nécessaires au montage de tous les dossiers, et de croire en la réussite de son projet. » Les mêmes qualités s’appliquent au DEP : « Il faut tenir le rythme et se montrer persévérante. »
Sur le chemin, certains obstacles peuvent créer du stress. « Il faut accepter de vivre avec un certain flou, une incertitude reliée aux démarches d’immigration, mais heureusement le gouvernement canadien a comme projet de simplifier tout cela. » L’an dernier, par exemple, son mari a été privé de travail momentanément à cause d’un retard bureaucratique —pandémie toujours! — dans le traitement des permis de travail. « Mais nous n’avons pas de regrets, conclut Linda. Nous nous sommes fait une vie au Québec. Ne reste plus qu’à recevoir notre résidence permanente. »
« Aller étudier dans un autre pays demande de l’adaptation et de la motivation, de la préparation aussi. Il faut être sûr de soi. C’est un projet de longue haleine qui prend du temps. Il est essentiel de bien s’informer et si possible d’être accompagné comme je l’ai été avec Québec Métiers d’Avenir. »
Linda Cano, coordinatrice à la maquette
La réalisation de cet article est le fruit d’une collaboration entre Compétences Québec et Québec métiers d’avenir. Ce portrait fait partie de la série Diversité FPT, une initiative soutenue par la Fondation RBC et réalisée par Compétences Québec. Cette série vise à proposer une diversité des points de vue sur la formation professionnelle et technique au Québec et les métiers spécialisés au Québec.
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