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Du droit à l’infographie !


Bénédicte Morfin


Infographie
Centre de formation professionnelle Calixa-Lavallée
Montréal

La communauté française au Québec connaît un fort taux d’accroissement. Seulement dans la dernière décennie, près de 30 000 Français ont choisi de s’établir au Québec sous le régime de la résidence permanente. Le nombre de Français inscrits sur les registres consulaires de Québec et de Montréal a presque doublé depuis 2005, selon le Consulat général de France à Québec. Bénédicte Morfin est venue à Montréal rejoindre son conjoint, mais elle a aussi choisi dans l’aventure de se réorienter en retournant sur les bancs d’école. Témoignage.

Il y a autant d’histoire d’immigration qu’il y a de gens qui y posent leurs valises. Les immigrants qui adoptent le Québec le font pour différentes raisons et de différentes façons. Comme Bénédicte Morfin, la plupart ne regrettent pas leur geste : « J’aime la qualité de vie qu’on retrouve au Québec.  Les gens sont si sympathiques. Je suis amoureuse des saisons. À chaque moment de l’année, on constate des choses différentes, on ne s’ennuie jamais! »

De Paris à Montréal

La jeune trentenaire a grandi dans la région parisienne. Son père est cadre en informatique et sa mère, retraitée de la fonction publique. Dès l’enfance, Bénédicte a voyagé avec sa famille, une passion pour les voyages qu’elle a continué de développer devenue jeune adulte. Après le baccalauréat français, elle a étudié en droit et fait un stage en Italie.

À 23 ans, son master en poche, elle a intégré la fonction publique française; elle a travaillé plusieurs années au ministère de la Justice où elle a gravi peu à peu les échelons.

 

Suivre son conjoint au Québec

Bénédicte a choisi d’immigrer au Québec pour rejoindre son conjoint français, installé au Québec en 2014 après avoir décroché un poste. Après quelques années de relations à distance, alors que sa vie parisienne était bien organisée avec un poste de cadre et un appartement de fonction, elle a décidé de s’expatrier et de recommencer à neuf à Montréal avec son conjoint.

Nouveau départ

Changer de pays ne se fait pas en claquant des doigts. Cela demande une bonne dose de courage et de patience. « J’étais en mesure de prendre un congé sabbatique et de conserver mon emploi en France, ce qui me donnait une certaine sûreté si cela ne se passait pas bien, raconte Bénédicte.

Malheureusement, comme le droit français constitue un domaine difficilement transposable au Québec, mon diplôme ne pouvait pas être reconnu ici à sa juste valeur. N’étant pas avocate, il n’y a pas d’équivalence possible avec le Barreau, alors je me suis mise à chercher un autre projet de vie, et l’option de venir étudier m’est apparue comme la plus simple, car il faut un motif pour venir au Québec. Après avoir envisagé un retour à l’université, j’ai plutôt cherché une formation courte me permettant de travailler rapidement. »

Le métier d’infographiste

Débarquée dans la métropole québécoise en 2018, son permis d’études en poche, Bénédicte s’est inscrite au DEP en infographie. Elle amorce cette formation avec un objectif clair en tête : faire sa vie au Québec.

Pourquoi l’infographie? « C’est un domaine créatif et transversal. Cela va chercher ma fibre artistique. J’adore la diversité des techniques abordées, notamment la photographie, l’intégration Web. On peut exercer dans des secteurs très variés grâce à ce diplôme et, en contexte de pandémie, il y a une très forte demande pour les sites Web et les boutiques en ligne. Toutes les entreprises en ont besoin. Je ne m’ennuie jamais! »

Une formation passionnante

Grâce à une entente France-Québec, la formation ne lui coûte presque rien.  Cet argument a pesé dans sa décision. Au centre de formation professionnelle Calixa-Lavallée, à Montréal-Nord, Bénédicte s’intègre rapidement dans le groupe multiculturel et multigénération. Elle progresse sans difficulté et obtient son diplôme juste avant l’épidémie de COVID-19 : « J’ai aimé la formation. Les enseignants connaissent bien le métier, plusieurs l’exercent en parallèle, ils ont une expérience pratique enrichissante. » Pendant le DEP qui totalise 1800 heures, Bénédicte a travaillé à temps partiel dans un magasin pour les animaux.

Pour son stage, elle a répondu à une offre d’emploi d’une petite entreprise dynamique, ce qui lui a permis, sous la supervision d’un développeur, d’aller chercher de nouvelles compétences Web. « Depuis la fin de mes études, j’y travaille toujours comme infographiste et intégratrice Web, se réjouit-elle, avec une belle équipe et des projets motivants. »

Québec Métiers d’avenir

L’organisme québécois Québec Métiers d’avenir a aidé Bénédicte dans ses démarches, notamment pour trouver une place dans une école qui lui convient. « Avant l’arrivée, c’est surtout l’inscription dans un cursus qui a été difficile ainsi que l’obtention du permis d’études. Trouver un stage à la fin de la formation n’a pas été simple non plus et il y a toujours la crainte de l’échec. Québec Métiers d’avenir a fait le trait d’union avec les écoles.

L’organisme m’a également versé une bourse d’études. » Et que dirait la jeune femme à un ami ou une amie qui souhaiterait suivre ses traces? « Il est important de bien se renseigner et d’être patient parce que les démarches sont longues. Cela m’a occupée pendant six mois. Il faut aussi bien se préparer au choc du climat et être rigoureux dans son projet d’études. » Bénédicte considère avoir fait le saut au bon âge, « car, plus le temps passe, plus il est difficile de quitter son pays ».

 

Vie de famille lavalloise

Entre son poste de cadre à Paris et son emploi actuel, Bénédicte a tout de même dû accepter une baisse de salaire. « Mais je vis mieux, j’ai moins de pression au travail, et le changement a quelque chose de stimulant », pondère la jeune maman. La dernière année a été fort occupée : Bénédicte a donné naissance à un petit garçon en juin et toute la famille a déménagé dans une maison de Laval.

À la mi-temps de son congé de maternité, Bénédicte a comme projet… de trouver une garderie! À plus long terme, elle aimerait réussir à combiner ses nouvelles compétences et son expertise passée : « Il faut simplement que je trouve le bon filon », conclut-elle, optimiste.

 

« Les aptitudes nécessaires à un projet d’études à l’étranger ? Une grande rigueur et une bonne gestion du stress ! »

Bénédicte Morfin, 34 ans, infographiste et intégratrice Web

La réalisation de cet article est le fruit d’une collaboration entre Compétences Québec et Québec métiers d’avenir. Ce portrait fait partie de la série Diversité FPT, une initiative soutenue par la Fondation RBC et réalisée par Compétences Québec. Cette série vise à proposer une diversité des points de vue sur la formation professionnelle et technique au Québec et les métiers spécialisés au Québec.

     
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