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Après la fonction publique, les arts sucrés


Sébastien Marguerite


Pâtisserie
École hôtelière de la Capitale
Capitale-Nationale (Québec)

Après une formation en aménagement paysager et 27 années dans la fonction publique française, Sébastien Marguerite a décidé de changer de vie. Il a laissé derrière lui ses fonctions de technicien dans un laboratoire de recherche européen pour se consacrer à son rêve : devenir pâtissier. À l’École hôtelière de la Capitale (ÉHC), auprès de chefs émérites, il a acquis les bases du métier. Récit d’un parcours atypique.

Sébastien Marguerite n’a pas de difficulté à faire le lien entre sa vie d’avant en France et celle d’aujourd’hui au Québec.

 

D’autres vies que la sienne

Entrepreneur en aménagement paysager de formation, il a passé 13 ans de sa vie à s’occuper des jardins de la commune de Meyreuil, dans la belle région française de la Provence, puis il est passé de ce poste en gestion publique territorial à celui d’agent de la fonction publique d’État au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) dans un laboratoire européen de recherche et d’enseignement des géosciences de l’environnement. Un travail de technicien de laboratoire dans un secteur ultra spécialisé où il est appelé à fabriquer du matériel de recherche. Avec les mêmes valeurs : une sensibilité à l’environnement. « Dans le cadre de cet emploi que j’ai occupé pendant quatorze ans, j’ai eu accès à de la formation continue en plus d’apprendre au contact de chercheurs et d’étudiants aux études supérieures, raconte l’homme de 50 ans. J’ai eu la chance de voyager partout dans le monde afin de réaliser des prélèvements. Cependant, c’était un métier très prenant et à un certain moment, j’ai eu envie de vivre autre chose. » Comme employé de la fonction publique, il a la possibilité de partir en disponibilité pendant cinq ans et prendre une pause de ses fonctions qu’il peut réintégrer si l’aventure ne tourne pas comme il le souhaite: « C’est l’opportunité que j’ai saisie et avec ma conjointe et nous avons décidé de venir au Québec. »

 

Un nouveau départ, mille projets

Pour Sébastien Marguerite, le lien entre les deux domaines se fait naturellement : « La pâtisserie a toujours été quelque part dans ma tête. J’en faisais constamment à la maison, pour les gens que j’aime. Ça a toujours été une passion pour moi et comme mon emploi au CNRS, il y a là-dedans l’idée de créer quelque chose qui fait du bien. »

Au moment de s’investir pleinement dans le projet, le couple vient en vacances une semaine à Montréal. Au menu : prendre le pouls de la province et visiter un salon de l’emploi dont ils avaient appris la tenue dans un magazine en 2019. « C’est un peu le hasard qui nous a menés à Montréal la première fois. Nous avons eu l’occasion de constater qu’il y avait un réel besoin de main-d’œuvre et nous avons eu la chance de discuter avec des gens qui vivaient à Québec, où nous avons choisi de nous installer. » Pour eux, la Vieille Capitale offre une qualité de vie à échelle humaine et une proximité avec la nature sans égale.

Très rapidement, en un peu plus d’une année, monsieur Marguerite et sa partenaire mettent leur résidence française en location, prennent l’avion en direction du Québec avec deux simples valises. Débutent alors pour lui les cours à l’École hôtelière de la Capitale (ÉHC) en janvier 2020, puis le stage et enfin un premier emploi chez Servifruits, une petite entreprise de sorbets en pleine croissance. À l’école hôtelière, le nouvel étudiant s’intègre facilement, habitué à collaborer avec des jeunes et motivé par la présence de tous ces chefs pâtissiers passionnés. Sa conjointe trouve rapidement du travail. Les deux apprécient Québec qui leur fait penser à La Rochelle. Même la neige ne leur enlève pas leur enthousiasme.

Le plus dur, finalement, reconnaît-il avec le recul, sera de peu à peu délaisser son projet d’ouvrir une pâtisserie à Québec. « Avec la difficulté de recruter de la main-d’œuvre, l’idée d’assumer seul les commandes… peut-être que si j’avais eu 20 ans de moins, je me serais lancé, mais le contexte économique n’est pas le bon en ce moment. »

« Si ton départ est motivé par de bonnes raisons, viens au Québec et vis ton rêve. » -Sébastien Marguerite, diplômé en pâtisserie

 

Le regard de l’employeur 

Selon Franck Olivier, copropriétaire chez Servifruits, le métier de la pâtisserie est bien différent de ce que l’on peut vivre dans une usine de transformation. Sébastien a appris toutes les bases concernant la sécurité, l’hygiène, les méthodes de travail. Lorsqu’il est arrivé chez Servifruits après son DEP, il connaissait les règles du métier.

Servifruits est une entreprise de fabrication de confiserie glacée de type sorbet et de chocolat.

   

Sortir des sentiers battus

Choisir le chemin de la reconversion professionnelle est une voie que choisisse plus du tiers des candidats qui s’inscrivent à la formation professionnelle. Parfois, cette aventure mène très loin, loin du métier d’origine, et même parfois loin du récent diplôme acquis. Pour Sébastien Marguerite, la pâtisserie aura été une porte d’entrée vers le Québec; il a ensuite travaillé en usine, et s’apprête à retourner au cégep suivre un AEC à distance en Assurance de dommages, formation qui le mènera au métier d’agent en assurance de dommages.

Mais, quelle que soit l’issue de l’aventure, pour monsieur Marguerite, les personnes qui entreprennent ce parcours ont un point en commun: à un moment ou à un autre, ils se sont autorisés à explorer leurs envies de nouveaux horizons professionnels. Pour lui, il ne fait pas de doute que la motivation et l’ouverture d’esprit doivent faire partie de l’équation : « Il faut avoir de l’entregent, de la curiosité, être à l’écoute, et faire preuve de respect, détaille-t-il. Je crois qu’il faut aimer apprendre, savoir s’acclimater, être déterminé, croire en ses capacités… et oser! »

 

Porte d’accès aisée pour les Français

Dans le cadre d’une reconversion professionnelle, grâce à l’accord France-Québec sur la mobilité, il n’y a pas de frais de scolarité pour les Français en formation professionnelle au Québec: « Cela nous donne la possibilité d’obtenir quasiment les mêmes droits que les Québécoises et les Québécois concernant l’inscription et les frais d’études, fait valoir monsieur Marguerite. Lorsqu’on a comme moi la volonté de vivre une expérience dans un pays étranger parlant le français, le Québec part avec une longueur d’avance. »

Se former dans son lieu d’adoption recèle de nombreux avantages : « Cela facilite notre intégration et nous permet d’y aller doucement, raconte-t-il. Dans les métiers de la bouche, évidement que j’aurais pu étudier en France, mais plutôt que d’acquérir des réflexes français, j’avais le souhait d’apprendre comment on fait ici au Québec, la culture du goût locale. J’ai eu le bonheur de connaître ici d’excellents chefs et de profiter d’installations géniales. J’ai réalisé mon rêve. »

Avant de repartir à ses activités, il nous laisse sur une conclusion empreinte de sagesse : « Pour réussir sa reconversion professionnelle, il faut être conscient de ce qu’on laisse, conscient de ce qu’on recherche réellement et de ce qu’on est en mesure de s’offrir. Après cette prise de conscience, le secret est de tenter de trouver un équilibre entre ces trois pôles et d’en tirer une forte motivation. »

 
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